Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/494

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Muséum, par exemple, des motions étaient faites contre les terroristes et les robespierristes. Dans la première, Cadet-Gassicourt se signala par son affirmation ; dans la seconde, le citoyen Penet ne fut pas moins énergique.

Après le décret du 23 août 1795, fermant les clubs, celui de Clicby se maintint par le fait des royalistes, malgré la loi. C’était dans un pavillon élevé au milieu d’un jardin, communiquant avec la rue de Clichy, en 1796, dans un pavillon qui avait été habité par le duc de Richelieu, et qui s’appelait maison Boutin (1) ou pavillon la Bouèxiôre, que les Clichyens se rassemblaient. Gilbert des Molières l’avait loué sous le Directoire, et y recevait environ trois cents royalistes.

Un écrivain, qui a publié YHutoire du 18 fructidor^ parle ainsi de ce club, dont il Ht partie :

« Il ne se composait que d’environ quatre-vingts membres des deux conseils. Nommer les généraux Pichegru, Willot, Mathieu-Dumas, Meurinais (2), Villaret-Joyeuse, etc. ; MM. de Marbois, Portails, Pastoret, Vaublanc, Siméon, Boissy d’Anglas, Quatrertière de Quincy, Tronçon du Coudray, Lafon-Ladebat, Jourdan des Bouches du Rhône, Jourdan de la Nièvre, Cardonnel, Gomicourt, Piet, Dubrcul. Ronchon, Henri la Rivière, Henri de Longuève, André, Dauchy, Grangier, Lascours, Lemérer, Tronchet, Imbert-Colomès, Camille Jordan, Royer-Collard, Couchery, Praire de Montant, etc., c’est faire connaître suffisamment les principes qui nous dirigeaient, et l’ascendant que la réunion de talents aussi distingués et de caractères aussi nobles devait obtenir des deux conseils. Il est à remarquer que nos adversaires n’ont jamais eu connaissance de cette assemblée, quoiqu’elle se tînt trois fois par semaine, et qu’elle n’ait été dissoute que le 18 fructidor (3). « 

Assertion fausse, car ce club était très surveillé. Les jours, les heures des réunions étaient connus de tous les députés, lesquels se préoccupaient beaucoup de son action à cause de la valeur personnelle de ses membres.

Pichegru, qui était la pensée et le bras du club, avait accepté, depuis mai 1793, les propositions officielles du prince de Condé et (1) Le fils de Boutin avait épousé mademoiselle de Malesherbes. (2) Le chevalier d’Auberjon-Murinais, qui avait, depuis 1789, attaqué tour à tour Mirabeau, Philippe-Égalité et Robespierre, s’affilia au Club de Clichy. Déporté à Simiamari, il y mourut.

(3) De Larue, Histoire du 18 fructidor, t. I, p. 259, 260.