Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/526

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au Mans, à Chinon, à Auxerre, à Strasbourg, à Clermonl-Ferrand, à Riom, à Issoire et â Périgueux.

Le Directoire s’efTaroucha. Une loi prohiba provisoirement, en 1797, les Sociétés particulières qui s’occupaient de politique. En Tan VI, un arrêté du Directoire «xécutif porta : « Le Directoire exécutif, informé que, sous le nom de Cercle constitutionnel, il se tient, rue du Bacq, à Paris, un club dans lequel on a manifestement professé des principes contraires à la Constitution de l’an III :

<( Considérant que s’il importe pour les progrès de la liberté et des lumières de maintenir les réunions qui, en s’occupant d’objets politiques, ne terîdeiit qu’à fortifier l’esprit public et à rallier tous les citoyens au gouvernement républicain, il n’est pas moins nécessaire d’arrêter les funestes effets que produisent celles de ces réunions où l’on tendrait au renversement de la.Constitution, au bouleversement de la République, et où l’on éloignerait les citoyens du gouvernement républicain, en égarant les uns et en frappant les autres de crainte, « Arrête, en vertu de l’article 37 de la loi du 19 fructidor, que le club qui se rassemble rue du Bacq, à Paris, sera fermé (1). » Cependant, les membres du Cercle se déclaraient patriotes éprouvés et bons républicains.

Dans un Résumé, fait au nom d’une commission d’instruction, en exécution du règlement, un membre rappelait sommairement les travaux du Cercle constitutionnel de la rue du Bac, « depuis son organisation jusqu’au 8 ventôse an VI de la République. » Il observait que ce Cercle était né sous’d'heureux auspices, après la journée du 18 fructidor, au moment où la faction du Prétendant (Louis XVIII) venait d’essuyer une défaite.

« La partie saine du corps législatif et du Directoire avait, disait-il, sauvé la chose publique par une de ces grandes mesures qui demandent une main hardie, en même temps qu’elles imposent, pour la suite, l’obligation d’une vigilance persévérante. La journée du dix-liuit fructidor avait rouvert les Sociétés politiques, dont l’ombre seule avait fait trembler la tyrannie des Carnot, des Pichegru, des Dumolard et autres oppresseurs du peuple, qui, au nom de Louis XVIII, en ordonnèrent despotiquement la clôture universelle. » Il ajoutait que ce Cercle avait été formé par le rapprochement des (1) Moniteur univeriscl de l’an VI (8 mars 1798), a" 168.