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RÉUNIONS DE BAGATELLE

ET DE BELLEVUE

SALONS Db : A PRINCESSE DE LAMBALLE, ETC. Sur la lisièi’e du Bois de Boulogne, non loin de la Seine, non loin du cliâlcau de Bellevue, construit par madame de Pompadour, et habité par les tantes du roi, mesdames Adélaïde et Victoire, le comte d’Artois avait fait bâtir, en 177Î), le château de Bagatelle, entre Longchamps et Madi-id.

Bagatelle plaisait beaucoup à ce prince. Le château était élégamment décoré, avait des jardins pittoresques, présentait des points de vue variés et charmants. Il servait quelquefois de lieu de réunion aux afliliés du Comité autrichien (1). Ravagé, après l’émigration des princes, il appartint, pendant la Révolution, à des particuliers. Un traiteur l’acheta {"i). On y donna des fêtes publiques (3), et il fut le rendez-vous de la société élégante.

En 1789, le parti de la reine et du comte d’Artois, hostile à Necker, avait transformé Bagatelle en lieu de conférences politiques, quand ce château avait d’abord été un lieu de galanterie et de prodigalités. Des courtisans s’y rassemblèrent encore, après l’émigration du frère de Louis XVI, et il y eut là, selon la rumeur publique, un foyer de conspiration royaliste.

En 1792, il parait qu’une multitude de voitures se rendaient toutes les nuits à Bagatelle, et que des gens se promenaient au Bois de Boulogne avec des cocardes blanches (4). Au château de Bellevue se tenaient aussi des conciliabules dans lesquels paraissait le comte d’Artois.

Le 3 février 1791, Malouet, membre du conseil intime de Louis XVI, fit la déclaration suivante :

(1) Voir plus haut, p b2.’ ! et suiv.

(2) Censeur des Jouimaux (juin 1797).

(3) Sous la Restauration, il fut rendu au comte d’Artois. Le due de Bordeaux, mort comte de Ctiambord, y fut élevé.

(4) Séance du 23 mai 1792, au Club des Jacobins.