Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/601

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aux autorités constituées, ils portèrent la santé du Roi, et déclarèrent qu’ils se faisaient honneur de vivre et de mourir royalistes. Plusieurs bons citoyens voisins de ces messieurs portèrent la santé de la na tion, qui fut aussitôt conspuée. Alors des insultes, des provocations particulières se succédèrent rapidement ; les cannes furent levées, un grand nombre des habitués disparurent, et ceux qui ne purent se sauver reçurent des témoignages non équivoques de Findignation qu’avait excités [sic] leur conduite. Quatre ont été assez grièvement blessés ; un de ces messieurs était^ décoré d’un ruban semblable à celui que portent les chevaliers de Malthe. La garde nationale est arrivée assez à tems pour empêcher que les choses n’allassent trop loin (1),,, »

Il existait un Club du café des Ar<s, à l’hôtel de Radziwill, où certainement la politique fit irruption, malgré l’étiquette du café. Le Café de Fuy, prototype du café essentiellement politique, très connu, très en vogue, très fréquenté par les Parisiens, occupa beaucoup, à diverses époques, l’opinion publique, ft Nous apprenons, dit Rivarol, que les Ëtats-généraux du Palais-Royal, qui tiennent leurs séances au café de Foy, ont intimé les ordres les plus sévères et les plus sanglants à l’Assemblée nationale de Versailles (2). »

Exagération d’un fait véritable, car bien des motions politiques sortirent de cet établissement.

Le Café de Foy, jadis ouvert dans la rue de Richelieu, dans un endroit servant de passage pour descendre au jardin du Palais-Royal, était le plus ancien de tous ceux qui existaient dans ce foyer parisien.

D’abord dévoué aux patriotes, il devint monarchiste et constitutionnel, fréquenté par des batailleurs fleurdelisés, ayant gourdins, cannes à dard, bâtons plombés, lisant des motions monarchiques, se découvrant quand on prononçait le nom du roi, dont ils demandaient la réintégration dans son pouvoir. On y voyait de vieux chevaliers de Saint-Louis, des anciens militaires, des financiers « à grosses perruques, à cannes à pommes d’or et à souliers carrés. » (1) Moniteur. De Paris, ce 17 août 1791.

(2) Journal politique îiationt^ de Rivarol, u" 14.