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604 LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES

arbres, pour s’entretenir de nouvelles, se trouvèrent fort embarrassés de leur temps et de leurs personnes. Un spéculateur leur offrit de les recevoir dans un appartement où ils trouveraient les journaux. Le lieutenant de police (Lenoir) autorisa l’ouverture du Club politique^ sous la condition que les abonnés ne parleraient ni de gouvernement ni de religion (1782). — En même temps se multiplièrent les Musées^ entre autres V Athénée, où l’on faisait des lectures et des cours plus suivis que ceux du Collège de France. — Le 28 janvier 1788, de Breteuil recommanda à de Crosne d’empêcher l’établissement au Palais- Royal d’une assemblée de « Conversation anglaise », simple prétexte d’un club politique. »

Précédemment, le même baron de Breteuil écrivait à M. de Crosne la lettre suivante (1) :

« 19 août 1787.

« L’intention du roi, monsieur, est de faire cesser tous les clubs, salons, lycées et autres sociétés ou assemblées par souscription. Je vous prie de vouloir bien prendre sur-le-champ les mesures nécessaires pour cette suppression. Si vous avez besoin à cet égard d’ordres du roi, j’expédierai tous ceux que vous me proposerez (2). » Le Cabinet littéraire de Henri /F, salle neuve du Palais (3), « donnait à lire les feuilles périodiques et les ouvrages nouveaux concernant tout ce qui avait rapport à la Révolution. » « Ce cabinet était ouvert tous les jours, depuis huit heures du matin jusqu’à neuf heures du soir. »

Sous le Consulat, quand Zoppi eut le café Procope, il y installa un cabinet littéraire.

Dans le Club des Quatre-Nations, à l’Hôtel du Musée, rue Dauphine, on « donnait à lire tous les Journaux... » Nous avons remarqué que le nom de clubs se confondait parfois avec ceux de réunions littéraires, et de lycées, ajouterons-nous. Les « chambres de lecture », qui existaient en Bretagne avant la tenue des États-Généraux, s’occupaient de faire lire les papiers publics et d’oeuvres philanthropiques. Ils mêlèrent peu à peu la politique à (1) Cité par M. Monin, dans VÉtat de Paris en 1789, p. 354, dans les Documents relatifs à l’Histoire de Paris pendant la Révolution française (1889). (2) A M. Thiroux de Crosne, lieutenant-général de police. (3) Palais de Justice.