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XXIV

Dans plusieurs départements, comme à Paris, certaines sections manifestèrent en faveur des Jacobins et de leurs principes. Qu’il nous suffise de citer quelques exemples entre beaucoup d’autres, prouvant l’acuité des reproches adressés au Club monarchique, et combien les diverses dénonciations faites par les sections, ou les sociétés patriotiques, ou les journalistes avancés, rendaient difficile la situation des monarchistes, et de leur seul club soutenant la suprématie royale.

La Société des amis de la constitution de Morlaix, « justement indignée de la création d’un club, se disant monarchique, qui a osé insulter au civisme de celui des Jacobins, s’est portée, dans sa séance du 28 janvier 1791, « à prêter le serment solennel de défendre, au péril de sa fortune et de son sang, tous et chacun de ses membres, affiliés au club des Jacobins, qui se dévoueroient à dénoncer tous les traîtres à la patrie et autres ennemis de la constitution... » Le 4 février, une députation de la Société des Jeunes amis de la Liberté, établie rue du Bac, prononça, aux Jacobins, un discours dont ceux-ci ordonnèrent l’impression. Dans ce discours, elle déclarait se réunir aux Amis de la Constitution pour déjouer les projets impies des faux patriotes, « combattant pour le despotisme, sous l’égide de la liberté », voulant « ressusciter parmi nous l’aristocratie aulique », d’une Société w se faisant gloire de rendre le despotisme l’objet de son culte religieux (1). »

Dans la séance du 11 février, au club des Jacobins, un député du club de Colmar dénonça le Club monarchique comme « envoyant à Strasbourg des feuilles et écrits incendiaires, sans doute pour fomenter une contre-révolution (2). »

De divers côtés, les patriotes faisaient des manifestations, et s’étonnaient de la longanimité avec laquelle la municipalité en agissait visà-vis de tels fauteurs de troubles.

Alors, à Paris, on s’empressa de refuser les offres d’argent faites par Clermont-Tonnerre et ses partisans (3). Dès le 26 janvier 1791, une (1) Paris, 1791, in-8° de 7 p.

(2) Le Lendemain, journal contre-révolutionnaire, anonyme. Il parut le 10 octobre 1790, et cessa sa publication le lendemain de la fuite du roi à Varennes. (N" du 14 février 1791.)

(3) Voir plus haut, p. 176.