Page:A. de Quatrefages - Unité de l'espèce humaine, 1861.djvu/30

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CHAPITRE I.

de la même étoile double tournent l’un autour de l’autre, et peut-être notre nébuleuse tout entière, avec tous les soleils de notre firmament, gravite-t-elle aussi vers quelque centre inconnu caché dans les profondeurs de l’infini. — Pour être déterminés par des lois mathématiques, les orbes de tous ces mondes n’en présentent pas moins des irrégularités. En vertu même de la force qui les meut, les astres réagissent les uns sur les autres, et le calcul des perturbations a enseigné aux astronomes que, pour être séparés par des millions de lieues, ces astres n’en sont pas moins, dans certaines limites, solidaires les uns des autres.

Pour déterminer et régler tous ces mouvements, pour établir cette solidarité, qu’a-t-il fallu ? Une force unique venant contre-balancer l’inertie de la matière. L’attraction seule suffit à mettre en jeu le merveilleux ensemble des mondes répandus dans l’immensité. Tous ces mondes sont d’ailleurs autant de corps bruts. Identiques par leur nature, soumis à une seule force partout la même, et ne présentant par conséquent que des phénomènes du même ordre, ils constituent évidemment, par rapport à nous, un groupe des plus naturels, bien distinct de celui que forment les autres corps bruts, simples matériaux de notre globe terrestre. Aussi quelques naturalistes, et en particulier l’illustre de Gandolle, les ont-ils mis à part dans un règne spécial, le règne sidéral, et nous adopterons cette division, qui nous paraît pleinement justifiée.

Quittons maintenant les espaces célestes et redescendons à la surface de notre globe. Là aussi on retrouvera l’attraction. Elle a seulement changé de