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Une treille accueillante en guirlande l’entrée,
Et le mur qui le clôt est fait d’aubépins blancs.
Nous l’aimons pour ses buis adonisés d’élans,
Et la douceur de ses lavandes azurées !
Au fond, clapote une eau d’herbe verte parée,
Mais les nids font tomber de l’aube murmurée
Sur l’émoi des figuiers et des fusains tremblants
Et nous rions avec les nids étincelants.

Regarde : dans un flot de sauge et d’alkékenge,
La ruche bleue, pour nous, odore le miel pur.
Mais lorsque le matin s’accoude aux fleurs du mur
Et que dans l’herbe rit la dame aux yeux étranges,
— Avec les aliziers nous bénissons l’azur !
Et parfois, attendant que les beaux fruits soient mûrs,
Sous les feuillages clairs où pépient les mésanges,
Tu me donnes ta bouche et tu murmures : mange !