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Puis elles chantent : « Déjà l’eau
Bouillonne à flots dans le grès rose.
Les paupières des prés sont closes
Et la source au pied des bouleaux,
Incante l’herbe qu’elle arrose.

La nuit lève ses sombres mains.
Et, pour embraser les jasmins
Et rendormir les hochequeues,
Pavoise déjà nos chemins
D’un firmament de torches bleues.

Car Phœbé s’avance nageant
Au sein des vagues assoupies,
Et, sous ses regards indulgents
Luisent les margelles d’argent
Comme des nymphes accroupies.