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Bénissante ! tu tiens tes longs voiles baissés
Pour peupler de ramiers les cabanes berçantes
Et tu me dictes, quand j’implore l’aube absente
Les hymnes que la brise heureuse a balancés.

Or, pour te saluer mes mains se sont fleuries
De la neige qui tonne aux cimes des buissons.
Les sauges m’ont appris tes lyriques leçons :
Je t’apporte le rêve embaumé des prairies !

Que mes clartés de tes alarmes te guérissent
Toi dont j’ai bu la pure joie de ton aveu !
Sur mon timide luth pose ta lèvre en feu
Pour que dans cette nuit d’hymen un chant mûrisse ! »


Et la déesse, aux bras odorants murmura :
— « Elle est douce l’heure, d’amour que ta voix sonne
Comme un baiser de brise aux branches de mes aulnes !
Viens : mon lit fait de fleurs t’offre ses vierges draps.