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Les soirs où des aveux priaient en toi, devant
Le cortège fuyant des faunesses surprises
Nos éclatantes mains ont essuyé souvent
Tes pleurs dont s’enchantait le chuchotis des brises !

Nos flancs portent pour toi l’azur mouvant des prés.
Tu guettes, radieux et brûlant, les passantes
Que le matin para de grâces innocentes,
Car nous avons mené tes pas au bois sacré.

Les timides ramiers ont lui dans la clairière.
Regarde ! entre les bras ondoyants des halliers,
Où tremble un bleu torrent de tumultueux lierres,
Une nymphe, les mains aux cieux, t’a supplié.

Un angelus de flamme éclaire la feuillée :
Les fougères d’or vert se signent à genoux,
Et sur les romarins des rives réveillées,
Des prières d’amour palpitent ! Laisse-nous.