Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/133

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savait qu’elle devait passer quelques jours de fêtes, mettant ce jour-là, disait-il, au nombre de ses plus heureux, et qu’il espérait tant de charité de sa personne, qu’elle aurait la bonté de lui accorder ce bonheur ; ce qu’elle fit, et lui le reçut d’une joie toute particulière, comme tu peux croire. Enfin il fut ensuite lui rendre visite dans ce lieu de plaisance qu’on peut nommer le Palais de la Volupté ; non pas pour les régularités qu’il pouvait y remarquer, mais parce qu’en la présence d’Alios son esprit se nourrissait de mille amoureux plaisirs et que bien qu’il n’osât presque l’aborder, à cause de son père, pour qui tu sais qu’il avait un peu de crainte, que par de petits artifices, il se flattait néanmoins de l’espérance, et que le temps lui ferait naître de plus heureux moments.

Agnès. — Ne lui dit-il rien autre chose ? Ne parla-t-il pas de quelques plaisirs particuliers ? Je crains fort, Angélique, que tu ne veuilles pas tout dire.

Angélique. — Je remarque bien ta malice ; je te parlerai une autre fois de tout ce qui regarde cette matière ; chaque chose a son temps. Je te dirai seulement que je prie tous les dieux et toutes les déesses, en un mot toutes les divinités qui ont été sensibles à l’amour, d’assister et de présider pour Rodolphe dans toutes les entreprises.

Agnès. — Apparemment, Rodolphe est un de tes bons amis, et je vois que tu voudrais qu’il eût achevé ses entreprises il n’est pas besoin que je