Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/135

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mais si au contraire vous avez quelque mauvaise qualité, ils seront infectés, et iront, dans le chemin de perdition, augmenter le nombre de ces misérables. C’est à vous, lui dit-il, à choisir. Elle était si honteuse, qu’elle n’osa lui répondre. Parlez, parlez, reprit-il. — Je souhaite, lui dit-elle, d’être purifiée et que mes enfants soient bons. Il y avait dans la même chambre du père Théodore un révérend père jésuite qui, après avoir écouté quelque temps la conversation du père Théodore et d’Alios, s’en alla, dont Alios n’était pas fâchée, parce qu’elle eut plus de hardiesse à lui parler, et lui confessa jusqu’à la moindre pensée de péché dont elle crut être coupable. Quand il apprit, entre autres, ce qui s’était passé entre Rodolphe et elle, et qu’elle avait déjà à demi goûté des plaisirs que l’amour inspire, peu s’en fallut qu’il ne s’en emportât de colère. Il lui fit une sévère réprimande, après l’avoir avertie d’avoir en horreur les actions passées ; ensuite il lui donna, sans déplier, un petit paquet de cordes qu’il tira de sa manche : — Allez, lui dit-il, n’épargnez pas votre fille, servez-lui d’exemple, et ne vous soyez pas aussi trop indulgente. Après cela, nous sortîmes de la chambre du père Théodore, et nous nous en vînmes à ma chambre.

Agnès. — N’admires-tu point, Angélique, comme ces gens-là abusent de notre simplicité ? Je m’imagine qu’Alios le croit comme paroles de l’Évangile, aussi bien que son père ?