Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/28

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peine d’embrasser ses branches et ses rameaux. Il faut se contenter d’obéir aux préceptes du souverain Législateur, et tenir pour certain que toutes ces œuvres de surérogation, auxquelles la voix des hommes nous veut engager, ne doivent pas nous causer un moment d’inquiétude. Il faut, en obéissant à ce Dieu qui nous commande, regarder si sa volonté est écrite de ses propres doigts, si elle sort de la bouche de son fils, ou si elle part seulement de celle du peuple. Tellement que sœur Angélique peut, sans scrupule, allonger ses chaînes, embellir sa solitude, et donnant un air gai à toutes ses actions, s’apprivoiser avec le monde. Elle peut, continua-t-il, se dispenser, autant que prudemment elle pourra faire, de l’exécution de tout ce fatras de vœux et promesses qu’elle a faits, indiscrètement, entre les mains des hommes, et rentrer dans les mêmes droits où elle était avant son engagement, ne suivant que ses premières obligations.

Voilà, poursuivit-il, pour ce qui regarde la paix intérieure ; car pour l’extérieur vous ne pouvez, «ms pécher contre la prudence, vous dispenser de le donner aux lois, aux coutumes et aux mœurs auxquelles vous vous êtes assujettie en entrant dans le cloître. Vous devez même paraître zélée et fervente dans les exercices les plus pénibles, si quelque intérêt de gloire ou d’honneur dépend de ces occupations ; vous pouvez parer votre chambre de haires, de cilices et de rosettes, et par ce dévot