Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/33

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tres sont les lieux communs où la politique se décharge de ses ordures ! Il me semble qu’on ne peut pas en parler d’une manière plus basse et plus humiliante.

Angélique. — Il est vrai que l’expression est un peu forte ; mais elle n’est guère plus choquante que celle d’un autre, qui disait que les moines et les moinesses étaient dans l’Église ce que les chats et les souris étaient dans l’arche de Noé.

Agnès. — Vous avez raison, et j’admire la facilité que vous avez à vous énoncer ; je ne voudrais pas, pour tout ce que je puis avoir de plus cher, que l’occasion de ma porte entr’ouverte n’eût donné lieu à notre entretien. Oui, j’ai pénétré dans le sens de toutes vos paroles.

Angélique. — Eh bien ! en feras-tu un bon usage ? et ce beau corps, qui n’est coupable d’aucun crime, sera-t-il encore traité comme le plus infâme scélérat qui soit au monde ?

Agnès. — Non, je prétends lui tenir compte du mauvais temps que je lui ai fait passer ; je lui en demande pardon, et en particulier d’une rude discipline que je lui fis hier ressentir par l’avis de mon confesseur.

Angélique. — Baise-moi, ma pauvre enfant ; je suis plus touchée de ce que tu me dis que si je l’avais éprouvé sur moi-même. Il faut que ce châtiment soit le dernier qui te fatigue ; mais encore te fis-tu grand mal ?