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Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/70

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n’ont point dressé de règles pour le sexe. — Oh ! que cet espagnol, reprit-il, y a bien pourvu ! Il a fait cela exprès, afin qu’ils eussent lieu d’aller impunément partout, outre que, suivant sa fantaisie, qui était un peu pédéraste, il les a mis dans des emplois où ils trouvent parmi la jeunesse des moments de satisfaction qu’ils préfèrent à tous les divertissements des autres.

« Pour les chartreux, continua-t-il, comme la retraite leur est étroitement ordonnée, ils cherchent dans eux-mêmes le plaisir qu’ils ne peuvent pas aller prendre chez les autres, et par une guerre vive et animée ils viennent à bout des plus rudes tentations de la chair. Ils réitèrent le combat tant que leur ennemi leur fait de la résistance ; ils y emploient toute leur vigueur et nomment ces sortes d’expéditions la guerre de cinq contre un. » Eh bien ! le disciple de saint Benoît ne parlait-il pas savamment ?

Agnès. — Assurément, j’aurais plaisir à l’entendre.

Angélique. — Il n’y a rien de plus certain que si cela se pratiquait et que si, dans le désordre même, on suivait quelque règlement, tout en irait mieux. Il y a un an qu’une jeune religieuse n’aurait pas été si malheureuse comme elle a été depuis, si elle eût fait avec le provincial de son ordre ce qu’elle fit avec celui d’un autre. Tu as peut-être entendu parler de la sœur Cécile et du père Raymond ?