rables, et c’est ce qui te rend sujette à sa répréhension. Mais, tiens, voici comme je m’y prends : écoute ma dernière confession. Après lui avoir demandé bien humblement sa bénédiction, la vue baissée, les mains jointes, et le corps à demi courbé, je commence de la sorte :
Mon père, je suis la plus grande pécheresse du monde, et la plus faible des créatures : je tombe presque toujours dans les mêmes défauts.
Je m’accuse d’avoir troublé la tranquillité de mon âme par des divagations universelles qui m’ont mis l’intérieur en désordre ;
De n’avoir pas eu assez de recueillement d’esprit et de m’être trop épanchée dans des occupations extérieures ;
De m’être trop arrêtée aux opérations de l’entendement, y passant la plupart de mon oraison au préjudice de ma volonté, qui en est demeurée sèche et stérile ;
De m’être une autre fois laissée d’abord lier aux affections, et exposée par là à des distractions fâcheuses et à une oisiveté d’esprit contraire à la perfection méthodique des contemplatifs ;
D’avoir trop conservé en moi tout ce qui était de moi, sans dégager mon cœur de toutes les choses créées, par un acte généreux d’anéantissement d’amour-propre, intérêts, désirs et volontés, et de tout moi-même ;