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DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE

200 hommes. Chaque Alaka nomme pour sa compagnie un End-ras-i, un Tekouatari, un Aggafari, des Keunates (cinquanteniers). Ceux-ci, enfin, nomment des dizainiers.

Aucune de ces subdivisions ne sert, comme chez nous la compagnie, d’unité pour les manœuvres ; les mouvements de ces bandes s’exécutent au moyen de passe-paroles, si la distance ne permet pas d’entendre la voix du Chiliarque. La paye n’est faite qu’à des époques irrégulières ; elle est calculée sur ce qu’il faut pour l’acquisition du vêtement. Chaque homme se charge ordinairement d’acheter le sien au marché. Son cheval ou sa mule et ses armes, à l’exception des carabines, sont sa propriété ; ses profits licites et ses exactions subviennent amplement à leur renouvellement, et lui permettent même d’amasser un pécule. Il reçoit du grain, dont une partie lui sert à échanger contre les quelques autres substances alimentaires qui composent sa nourriture, quand la bande n’est pas répartie en subsistance chez l’habitant. Le Chalaka, et quelques-uns de ses officiers, sont quelquefois investis de petits fiefs. Le nombre de femmes qui suivent ces bandes est considérable ; quelques Chalakas seulement cherchent à les exclure, mais ils ne réussissent qu’imparfaitement, à cause surtout de la difficulté pour le soldat de préparer sa nourriture. En campagne, il se nourrit du produit du maraudage, qui ne lui fournit que de la viande sur pied, quelquefois du beurre et du miel, et surtout des grains de diverses sortes, pour la mouture et la panification desquels les femmes sont presque indispensables.

Le Négarit-Metch Alaka (Alaka des frappeurs de timbales), ou chef des timbaliers. Les timbaliers sont au nombre de vingt-deux, mais la plupart d’entre