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NOTE II.


De même que les hommes ajustent leur toge ou une autre pièce d’étoffe rectangulaire de manière à reproduire les divers aspects des vêtements étrusques, grecs et romains, dont les dénominations diverses ont donné à croire à autant de vêtements différents, les femmes ajustent leur toge selon son ampleur, sa finesse ou selon l’occurrence, de façon à reproduire tour à tour exactement les formes et jusqu’aux plis du cyclas, du caliptra, du vica, du vicinium, de l’épomis, de l’exomis, du chiton, du diploïs, du semi-diploïs, de la palla, etc. Ainsi, l’épomis, vêtement attaché au-dessus de chaque épaule à l’articulation de la clavicule, arrêté à la taille par une ceinture et descendant jusqu’aux deux tiers de la cuisse, a été pris pour une tunique. Les jeunes filles éthiopiennes pauvres travaillant aux champs, et quelquefois les chasseurs ou les pâtres, reproduisent ce vêtement au moyen d’une togule, de façon à imiter exactement celui de la statue de Diane de la villa Pamphili. Quant à l’exomis, il ne me semble différer de l’épomis qu’en ce qu’il n’a d’attache ou d’agrafe que sur une épaule, et il me paraît être le même vêtement que le σχιστος χιτων ou chiton dorien qui, au dire de Clément d’Alexandrie, atteignait à peine le genou et était fendu sur un côté de façon à permettre la liberté des mouvements. Les jeunes paysannes éthiopiennes ajustent leur togule de cette façon lorsqu’elles vont au bois ou à d’autres travaux exigeant la liberté de leurs membres, imitant ainsi le chiton porté par les amazones, selon les antiquaires. Le diploïs et le semi-diploïs ont aussi causé de l’embarras aux archéologues ; les uns ont supposé qu’ils consistaient en un mantelet mis par dessus le chiton, et en ont fait, par conséquent, un amictus ; d’autres ont avancé que c’était seulement la partie supé-