superieur. Une dependance temporelle n’afflige point son cœur, & un empire qui finit n’enfle pas aussi son ame. Exempt des mortifications de l’obeïssance & des fiertés du commandement par le sentiment de son immortalité, il porte une ame égale par tout, & rien ne l’empéche de s’élever dans l’obeïssance, qui le soûmet, & de s’humilier dans l’authorité, qui l’éleve.
Enfin il est aisé de comprendre, qu’un homme qui se regarde dans les rélations éternelles, qu’il a avec son prochain, est bien éloigné de vouloir luy faire tort en luy ôtant son bien, son honneur & sa vie ; & que les biens du monde qui perissent, ne luy paroissent point assez considerables pour être l’objet principal de ses affections.
CHAP. VI.
S I la loy de Moïse étoit la loy Naturelle,
accommodée à l’état de l’hom-