Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/171

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cieux d’un homme du monde. Car renfermant toutes ses prétentions & tous ses avantages dans les courtes limites de cette vie, le moyen de concevoir qu’il ne desire aucun des biens que les autres hommes recherchent, ou plutôt qui ne voit que s’il semble tourner le dos à la fortune, c’est pour la rencontrer plus infailliblement ; il n’en est pas de même d’un homme qui se considère par raport à l’Eternité, s’il est interessé, c’est d’une espèce d’interesl si grand, si sublime, que non seulem ment il n’a point à rougir de l’avouer : mais que c’est là ce qui fait toute fa gloire. Immortel comme il est, il luy est honorable de prendre son effort vers l’Eternité, & de riavoir que dédain & que mépris pour toutes les choses qui pourroient l’en détourner. II ressemble dans cet état à un grand Monarque qui rougit, lors qu’on le surprend dans des occupations basses & se donne bien de garde de paroître interessé dans les petites choses, appelle comme il est à de grands & importans emplois, & ne devant rouler que de vastes desseins dans son esprit.

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