Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/185

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a peu d’hommes qui jouissent de cette serenité, & qui régardent avec indifférence les biens & les maux de cette vie, cela vient de ce qu’ils n’ont pas une as« sés grande connoissance de cette immor* tahté, que la nature leur fait confuse* ment connoître, ou de ce qu’ils ne fa.* vent pas se tenir dans cette ’haute afficte où la Religion les avoit mis. Tout cela montre qu’il n’y a point de Sage parfait ; mais cela ne nous empéche point de conclurre que ce ne soit le caractère du Sage de vivre sans alteration, & qu’on ne trouve ce caractère d’un homme plus ou moins selon qu’il se souvient de ce qu’il est.

Si le Sage doit estre suffisant à luy mêmc, n’avons nous pas raison d’en appliquer l’idée à l’homme immortel, qui ne peut s’apercevoir de fa veritable condition, qui est de venir de Dieu & de retourner à Dieu, sans être bien persuadé que les objets du monde qui l’empéchent de connoître son origine & fa. fin, sont bien éloignés de suffire à ses besoins. Car cette maxime ne doit point s’entendre dans un sens qui exclue Dieu, • •i.. sans