Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/238

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tuption ; & cela arrive lors quede faux biens font naître dans nôtre cœur des affections veritables ; lors que nous ne nous portons qu’avec lenteur vers cc qui merite tout lattachement de nos ames, & qu’au contraire nous desirons avec toute l’ardeur, dont nous sommes capables, des biens qui ne meritoient qu’un mediocre attachement. Car alors nous renversons tout. Nous changons la fin en moyens & les moyens en fin} nous nous précipitons dans nos actions, nous nous égarons dans nôtre conduite, & il se trouve que l’ombre du bien nous en fait perdre la source, & que pour courir aprés des aparences nous perdons la verité. De là naissent tous nos vices, à la recherche desquels nous devons nous attacher, puis que ce font eux qui font la corruption de nôtre cœur.

Or comme nous cherchons la source de nos déreglemens, il est certain qu’il ne faut pas s’arrêter à quelqu’un d’eux en particulier, à moins qu’il n’influe sur tous les autres. Il est évident que la racine de nôtre malice naturelle ne consiste point dans quelque disposition