Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/305

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Le sommeil pendant lequel nous sommes sans sentiment ;, en emporte une bonne partie. Elle ne subsiste point aussi long-temps que cette moitié de nôtre vie que nous passons dans le reveil & dans la reflexion.. Car nous ne sommes pas toujours occupés à goûter le plaisir. Je diray bien davantage, elle ne dure point autant que la présence des objets, qui la faisoient naître. Le plaisir ne dure que dans ce passage qúi dure si peu de la privation à la jouissance. On a quelque joye à aquerir, mais ce plaisir se perd dés qu’on a aquis. Les plus, grands biens du monde quand on îes á possedés deux jours, ne nóus touchent guçre. II semble que lá fálicité a cet égard ne consiste que dans la satisfaction du desir, qui ne vous rend heureux, ni quand il vit, ni quand il est mort : mais dans J’instant qu’il s’éteint. La nature si sage en toutes choses a voulu nous aprendre que ce bien ne doit pas être negligé, puis qu’elle a attachè de la joye à son aquisition : mats elle a voulu nous aprendre que ce bien ne doit point faire laquieicement de ij.i nos