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Page:Abelard Heloise Cousin - Lettres II.djvu/130

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EXTRAITS DES RÈGLES DU MONASTÈRE DU PARAGLET. 307

réfectoire, les mets se composent de légumes sans viande et des fruits que produit le jardin. On sert plus rarement du lait, des œufs, du fromage ; parfois du poisson, quand on en reçoit. Le vin doit être mélangé d’eau. On donne deux plats au premier repas ; au souper, des herbes, des fruits ou d’autres aliments de même nature, si Ton peut en avoir. Nous en supportons la privation sans murmurer.

De l’obéissance. — A l’abbesse seule et à la prieure est due l’obéissance. On ne peut, sans leur permission, ni franchir les portes du couvent, ni par- ler, ni donner, ni recevoir, ni garder. Pour le reste, nous nous prêtons mutuellement obéissance par sentiment de charité.

Des moyens de pourvoir aux besoins. — Il eût été conforme à l’esprit de nos vœux de vivre des produits de la terre et de notre travail, si nous en avions la force ; mais notre faiblesse n’en étant pas capable, nous avons des convers et des converses qui font ce que la rigueur de nos vœux ne nous per- met pas d’accomplir. Nous recevons aussi les aumônes des fidèles, suivant l’usage de toutes les églises.

Des sorties. —Nous avons pour règle qu’aucune sœur voilée ne sorte pour les affaires du dehors, ou n’entre dans aucune maison séculière, sous quel- que prétexte que ce soit. Pour les affaires de tous les jours et pour la surveillance de nos biens, nous envoyons dans nos maisons des religieuses et des converses dont l’âge et la vie offrent toute garantie.

Des étrangères. —Nous ne laissons pas les étrangères demeurer longtemps avec nous. Si elles veulent rester et qu’elles soient dignes d’être reçues, au bout de sept jours, elles doivent faire des vœux ; sinon, il faut qu’elles par- tent.

Des sœurs converses. — Si quelque sœur converse venant à nous a été reçue dans une société de laïques, elle ne peut devenir religieuse, mais elle doit rester fidèle à la vocation qu’elle a d’abord embrassée.

Des offices de nuit depuis les calendes d’octobre jusqu’à Pâques. —Au premier tintement, nous nous levons en toute hâte pour vigiles, et, nous exhortant doucement les unes les autres, nous nous empressons pour l’œu- vre de Dieu. Le tintement fini, au signe de la prieure, nous faisons les prières d’usage, les jours de fête à genoux, les jours ordinaires, prosternées. Les prières faites, nous nous signons et nous entrons dans nos stalles. La semainière dont c’est le rôle commence le : Deus in adjutorium et le : Vient, sancte Spiritus, récitant le verset et l’oraison. Ainsi fait-on au commen- cement de toutes les heures, les jours de grandes fêtes en chantant, les autres jours sans chanter. La semainière commence : Domine, labia mea, et on poursuit l’office divin, suivant l’usage des règles canoniques. Après vigiles, tout le monde sort. On ferme l’oratoire. S’il ne fait pas jour, on allume et on reste tranquille dans le chapitre, si l’on n’a rien à lire ou à faire. S’il fait jour, prime suit aussitôt. Les jours de fête et les dimanches, qu’il fasse jour