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EXTRAITS DES REGLES DU MONASTÈRE DU PARACLET. 377

Extrait des bulles du pape Gélose adressées aux évêques de Sicile, chap. ix. — Nous ne permettons pas aux veuves qui ont fait vœu de reli- gion et qui sont longtemps demeurées fidèles, de retourner au mariage. Nous interdisons également le mariage aux vierges qui ont eu le bonheur de passer plusieurs années de leur vie dans les monastères.

Extrait d’une lettre du pape Grégoire à Boni face. — Pour les veuves qui manquent à leur vœu de veuvage, et au sujet desquelles votre charité veut bien nous consulter, très-cher frère, vous savez assurément que saint Paul et beaucoup de saints Pères les ont jadis condamnées, à moins de retour. Nous aussi, nous pensons qu’elles doivent être condamnées par l’autorité apostolique, retranchées de la communion des fidèles, repoussées du seuil de l’église, jusqu’à ce qu’elles se rangent sous l’autorité de leurs évêques et reviennent, volontairement ou non, au bien qu’elles avaient commencé. Pour les vierges non voilées qui sortent de la droite voie, notre prédécesseur de sainte mémoire les avait frappées de la même sentence. Quant à celles qui, n’ayant pas encore pris le voile sacré, avaient cependant commencé à vivre suivant le vœu de virginité, elles doivent, si elles se marient, faire quelque temps pénitence, bien qu’elles n’eussent pas encore pris le voile, parce qu’elles avaient un engagement de fiançailles avec le Seigneur. En effet, si rien ne peut rompre un contrat passé de bonne foi entre les hommes, une promesse faite à Dieu peut-elle être violée sans mériter une peine ? Et si les vierges non voilées sont ainsi soumises à une pénitence publique et exclues de l’assemblée des lidèlcs jusqu’à ce qu’elles aient obtenu leur grâce, que doit-il en être à l’égard des veuves dont l’âge est plus avancé, la raison, plus mûre, qui ont pratiqué le commerce des hommes, — si après avoir pris l’habit de religion, elles le rejettent et reviennent à leur ancienne déprava- tion ? Ne doivent-elles pas, plus que qui que ce soit, êtres exclues du seuil de l’église et de l’assemblée des fidèles, et livrées aux fers jusqu’à ce qu’elles aient donné satisfaction, selon la parole de saint Paul qui recommande « de livrer un homme de celte sorte à Satan, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur. » C’est aussi de ces scandales que le Seigneur parle, quand il dit par la bouche de Moïse : « Enlevez le mal d’au milieu de vous, » ou par la bouche du Prophète : « Le juste se réjouira, quand il verra la peine ; il lavera ses mains dans le sang du pécheur. » Oui, c’est de ces scandales et de ceux qui les laissent commettre qu’il est dit : t Non-seulement ceux qui font, mais ceux qui laissent faire sont coupables. »

Extrait d’une épUre du pape Nicolas, chap. v. — Nicolas, serviteur des serviteurs de Dieu, à son très-vénérable et très-saint confrère Adaberin, archevêque de la sainte Église de Viviers. — Vous m’avez demande mon sentiment au sujet d’une femme qui, après la mort de son mari, a pris le voile, simulant des sentiments de professe, puis est retournée au mariage. A mon avis, et puisqu’elle a enfreint sciemment, par hypocrisie, la règle ecclésiastique et n’est pas restée fidèle à son vœu, elle doit expier sa fraude