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QUESTIONS D’HÉLOÏSE ET RÉPONSES D’ABÉLARD. 503

Samuel. Enfin, il n’y aurait rien d’extraordinaire à ce qu’elle eût parlé seu- lement de Samuel, comme étant plus précieux à lui seul que tous les fils de Fénenna. Il n’est pas rare de dire que tel est plus riche, qu’un autre, qui possède moins de choses, mais des choses de plus de prix.

TRENTE-CINQUIÈME QUESTION d’hÉLOÏSE.

Nous demandons encore ce que veut dire ceci : « Samuel serrait devant la face du Seigneur, enfant vêtu du manteau de lin ; et sa mère lui faisait une petite tunique qu’elle lui apportait aux jours marqués, montant au temple avec son époux pour offrir solennellement une victime. » Que Samuel fût prêtre ou, comme il est plus probable, lévite, sa jeunesse, aux termes de la Loi, ne convenait pas à ce ministère. 11 ne pouvait, en un âge si tendre, y avoir consacré sa vie, et avoir revêtu le manteau de lin, soit comme lévite, soit comme prêtre. Nous demandons aussi quelle tunique sa mère lui apportait et à quels jours fixés.

Réponse d’Abélard.

Samuel pouvait, tout enfant, rendre quelques offices d’ordre secondaire, re\ètu du manteau de lin. Ainsi le fait entendre ce passage de Rabanus, conforme à saint Augustin : « Samuel revêtu de t’éphod, c’est-à-dire du manteau de lin, qui diffère du manteau du prêtre. L’éphodseul était de lin, et il était le costume des ordres inférieurs. La robe du prêtre était teinte de quatre couleurs : jacinthe, safran, écarlate, pourpre, et, de plus elle était tissued’or. »

Quant aux jours marqués, il est évident que ce sont les jours des trois fêtes de la Loi. Chaque année, à chacune de ces solennités, la mère pleine do sollicitude apportait à son fils une tunique neuve, pour qu’il pût servir Dieu dans une tenue plus propre ou plus belle, portant sur l’épaule le man- teau de lin qui le recouvrait sans le charger, et lui permettait d’accomplir son ministère avec diligence. Ce costume, si je ne me trompe, est le costume en usage chez les moines qui exécutent les travaux manuels, revêtus de la tunique et du scapulaire. Les scapules sont-elles autre chose, en effet, que les épaules, et le scapulaire autre chose que l’éphod ? Enfin, qui pourrait trouver mauvais que Samuel, bien que tout enfant, ait servi le Seigneur parmi les lévites, ainsi qu’Héli a donné l’ordre de le faire, nul ne se trouvant d ms la maison digne de remplir l’office de lévite ? On connaît le proverbe : « La nécessité ne connaît pas de loi. •

TRENTE-SIXIÈME QUESTION d’hÉLOÏSE.

Nous demandons, nous voudrions savoir quel était cet homme de Dieu envoyé par le Seigneur à Héli pour le corriger et lui prédire les malheurs de sa maison.