- Le frère Pierre, humble abbé de Cluni, au souverain Pontife, notre père spécial : honneur, obéissance et amour.
Maître Pierre, bien connu, j’imagine, de votre sagesse, a, en venant de
France, récemment passé par Cluni. Nous lui avons demandé où il allait.
Il répondit que, succombant sous le poids des persécutions de ses ennemis,
qui lui imposaient le nom odieux d’hérétique, il en avait appelé à la majesté apostolique, et qu’il voulait chercher un refuge auprès d’elle.
Nous avons loué son projet, et nous l’avons engagé à chercher asile auprès
du grand et commun refuge ; nous lui avons dit que la justice Apostolique,
qui n’avait jamais manqué même aux inconnus, aux étrangers, ne lui ferait
pas défaut. Nous lui avons promis que, s’il y avait lieu, il trouverait
même la miséricorde.
Dans l’intervalle, arriva l’abbé de Citeaux, qui s’entretint avec nous et avec lui des moyens de rétablir la paix entre lui et le maître de Clairvaux, à cause duquel il en avait appelé. Nous avons donné nos soins à ce rétablissement de la paix ; nous avons engagé maître Pierre à aller trouver, en compagnie de l’abbé de Citeaux, l’abbé de Clairvaux ; nous l’avons engagé