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FÉODALITÉ ET CHEVALERIE


La propriété féodale et le droit politique de la femme noble. — Les guerrières : Jeanne d’Arc. — Les femmes dans les assemblées politiques. — La chevalerie exalte l’amour et la femme.

Propriété féodale et droits politiques féminins. — Tandis que saint Paul vaticine : « Femmes, soyez soumises à vos maris ! » le droit germanique prononce : « Aucune femme ne peut vivre indépendante et soumise à sa propre loi. Toute sa vie elle doit être sous la puissance de son mari ou sous celle du prince. » La société que formèrent les mœurs barbares et les idées chrétiennes devait donc être singulièrement antiféministe. Elle le fut en effet. Et pendant les époques mérovingienne et carolingienne, la femme, placée « dans la main du mari », est vraiment son esclave. Tout droit civil (ester en justice, tester, hériter) lui est retiré, et, à une époque où seul compte le droit du glaive, on ne peut songer à lui accorder de droits politiques. Sans doute quelques grandes figures apparaissent, supérieures souvent à celles de leurs contemporaines : Frédégonde, l’ambitieuse de génie, qui de chambrière devint reine ; Brunehaut, qui, dans la sauvage Austrasie, voulut ressusciter Rome, ses lois et son gouvernement, et quelques années plia sous une volonté d’airain les