Avec la Révolution française, les aspirations confuses se précisent et tendent à se réaliser.
Puisqu’on va réformer de fond en comble la société, puisqu’on va réviser toutes les erreurs du passé, pourquoi les femmes ne bénéficieraient-elles pas du triomphe des lumières, pourquoi ne verraient-elles pas leurs droits inscrits dans les nouvelles constitutions ? Si une humanité rénovée doit marcher d’un pas allègre vers le bonheur, pourquoi les hommes n’admettraient-ils pas leurs compagnes à participer au grand œuvre ? leurs forces, leurs intelligences sont nécessaires comme celles de leurs maris et de leurs pères à la préparation de la grande fraternité. Et, tandis qu’elles affranchiront le monde, d’elles-mêmes leurs chaînes tomberont.
Des théoriciens qui réclameront pour la femme tous les droits, politiques compris ; des femmes qui, pressées de jouer un rôle, se grouperont autour de leurs leaders pour exiger des pouvoirs publics l’application des principes généreux dont seuls les hommes bénéficient ; les masses s’intéressant déjà,