Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/267

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En Italie, où les femmes ont pu forcer aussi les portes du barreau et de la faculté de médecine, une poignée d’intellectuelles fonde l’Union per la donna et le Club femminile internazionale, qui s’efforcent d’instruire la femme de ses devoirs et de ses droits, de son rôle passé, présent et futur, qui combattent pour l’amélioration de la position économique de la femme et tentent de faire naître enfin une solidarité féminine.

Mais il est trop tôt encore pour que l’on songe à l’émancipation politique.

L’internationale féminine. — Jusqu’en 1888, les féministes ont, dans chaque pays, combattu isolées, ignorant les efforts de celles qui, dans d’autres contrées luttent pour la même cause, ignorant mutuellement et leurs méthodes et les progrès que ces méthodes leur permettent de réaliser. Grâce à l’initiative des femmes américaines, elles vont s’unir, et leur force en deviendra plus grande, leur action plus puissante. À l’issue du Congrès tenu en 1888 à Washington par l’Association nationale du suffrage des femmes des États-Unis, les leaders américaines persuadent à leurs invitées étrangères qu’elles doivent faire leurs efforts pour fédérer toutes les unions féministes du monde en un Conseil international.

Cinq ans plus tard l’idée se réalise. Au Congrès américain de Chicago, « les femmes de toutes les nations, convaincues que le bien de l’humanité doit être favorisé par une plus grande unité de pensée, de sentiment et de but, qu’une action organisée des