Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/292

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Miss Pankhurst et ses adeptes. — En octobre 1905, deux jeunes Anglaises, qui au cours d’une réunion publique interrompent violemment les orateurs, sont arrêtées et emprisonnées. Le parti des suffragettes, qui depuis un an existe, vient de se révéler au monde. Les manœuvres dilatoires du gouvernement qui, toujours favorable en théorie au suffrage féminin, glisse toujours au moment décisif une pelure d’orange sous les pas de ses partisans, et, qu’il s’appelle Gladstone, Salisbury, Campbell, Bannermann ou Asquith, embrasse le féminisme pour mieux l’étouffer, ont créé parmi lee féministes anglaises, volontiers femmes d’action, un état d’esprit favorable à la formation d’une gauche extrémiste ; quelques apôtres font le reste et organisent le parti.

Christabel et Sylvia Pankhurst, Annie Kenney, leur fidèle amie, semblent échappées toutes trois des romans féministes de Marcel Prévost : Daisy Craggs, l’Irlandaise mystique des Vierges fortes s’est en elles incarnée. Filles d’une femme qui, « à l’âge où les autres enfants apprennent l’alphabet, s’intéressait à la politique » et qui, avec l’aide de son mari le docteur Pankhurst, fonda la Ligue pour le droit des Femmes, Christabel et Sylvia vivent, toutes petites encore, dans une atmosphère de réunion publique : à sept et neuf ans déjà, elles rédigent des articles et les réunissent en un magazine (manuscrit) de propagande féministe. À peine