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Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/324

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comme son camarade Liebknecht, bravé la prison pour protester contre l’injuste guerre, met toute son intelligence, toute son influence sur le peuple au service de la révolution sociale : martyre de sa foi communiste, elle trouve une mort odieuse, pendant les journées sanglantes de janvier 1919. Quelques femmes socialistes l’ont suivie. Mais la majorité des Allemandes s’est, au cours du mois de décembre 1918, prononcée en un manifeste célèbre pour le parti de l’ordre, et l’appui des femmes a, aux élections suivantes, assuré la majorité dans l’Assemblée nationale au président Ébert, aux social-démocrates majoritaires et au centre catholique. Trente femmes, institutrices, ouvrières, politiciennes militantes, grandes bourgeoises, prennent place dans l’Assemblée. Quelques-unes, portées au pouvoir par les indépendantes, luttent contre le militarisme impatient de ressusciter. L’une d’entre elles, Mme Zeitz, s’est signalée par l’ardeur de ses attaques contre le gouvernement.

Même spectacle en Autriche, où la passion politique des femmes, dès longtemps enrôlées dans les partis, est ardente, où des femmes comptant parmi les leaders du pangermanisme et du christianisme social ; même spectacle en Bohême, où d’emblée les femmes, qui ont bien mérité cette faveur par les services qu’elles ont rendus à l’idée tchèque, sont devenues citoyennes : plusieurs députées, dont une héroïne du mouvement d’indépendance, la fille même du président Masaryk, siègent au nouveau parlement. La Yougo-Slavie, elle aussi, a émancipé les femmes. Mais, moins avancées, elles ne semblent pas, si aux dures heures leur héroïsme contri-