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temps encore l’égalité : égalité civile, égalité politique ; jusqu’à la disparition des empires assyrien et chaldéen, la femme continue de signer des contrats. Au neuvième siècle encore, la reine d’Assyrie, Sammouroumat (Sémiramis ?), contresigne tous les actes de son mari.

Entre l’Égypte et la Mésopotamie a grandi un empire longtemps oublié par les archéologues ; sur le plateau de l’Asie Mineure et dans les vallées syriennes une civilisation originale a fleuri. Peuple à l’aspect sauvage, à l’accoutrement baroque, aux coutumes étranges et souvent d’une cruelle sauvagerie que celui de ces Hittites, que l’épopée égyptienne nous montre, jonchant par milliers le sol autour du char de Pharaon, fils du Soleil, et qui, bien que taillé en pièces (disent les communiqués officiels d’Égypte) par les invincibles armées du Seigneur de la guerre, le força cependant à reconnaître son indépendance.

Chez eux, la femme est vraiment dominatrice. Elle pontifie, elle juge, elle combat. Et l’administration du royaume appartient à la reine autant qu’au roi. N’est-il pas remarquable que le premier des traités de paix que nous possédions, celui précisément qu’en 1780 avant notre ère Ramsès II conclut avec les Hittites, porte à côté de la signature du monarque, Hatousil II, celle de la reine Poudouhipa ? Nulle pièce officielle de ce pays, de cette époque, qui n’ait ainsi la double signature.

C’est par dizaines que l’histoire des trois grands