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LA QUESTION FÉMINISTE EN GRÈCE


Poséidon et les droits politiques des Athéniennes. — La femme spartiate, Anglo-Saxonne de l'antiquité. — La politique féminine à Athènes : Aspasie. — Le féminisme et la légende de Sapho. — Féminisme et socialisme : l'assemblée des femmes et le système platonicien. I. Poséidon et les droits politiques des Athéniennes. — Lorsque, ayant tué sa mère pour venger son père, Oreste comparait devant le terrible tribunal, le meurtrier de Clytemnestre adopte un bien étrange système de défense. « Priver de la lumière celle qui t’a donné le jour ! crime inexpiable ! » clame le chœur. « Mais, répond Oreste, mon père seul m’a transmis la vie. À l’homme seul les dieux accordèrent de perpétuer l’espèce humaine. C’est au père, non à la mère, qu'est dû le respect, l'amour des enfants : qui tue sa mère n’est pas parricide. Et ’argumentation est assez forte pour emporter l’acquittement du coupable. Nul témoignage plus curieux de la révolution qui, au début de l’époque historique, s’est faite en Grèce comme sur la plus grande partie du monde. Lorsqu’ils envahirent la Grèce et subjuguèrent les Pélasges, les Indo-Européens apportèrent avec eux un nouveau régime politique et familial, le patriarcat. Il en fut d’ailleurs de même des Sémites