Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/53

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train somptueux, le faste des sacrifices, le luxe des vêtements. Pour Solon, pour l’Athénien de l’époque classique, la femme est bien une inférieure.

La Spartiate, Anglo-Saxonne de l’antiquité. — Plusieurs peuples grecs cependant firent exception à la règle générale et conçurent d’une autre manière le rôle de la femme dans la société. D’abord les rudes Doriens de Sparte dont, à ce point de vue comme à tant d’autres, le génie s’oppose à celui d’Athènes. Les lois de Lycurgue, où vit l’idéal de Lacédémone, font peu de différence entre l’éducation de la jeune fille, mère future, et celle du jeune homme, guerrier de demain.

Pour elle, comme pour lui, cette vie de plein air où les corps nus acquièrent force et souplesse, et ces concours d’endurance, où la volonté dompte la douleur.

Tandis que la porte de la maison se referme, comme celle d’une prison, sur l’Athénienne, la Spartiate paraît en public, figure dans les fêtes, les assemblées sportives, interpelle librement les jeunes gens. Comme l’homme elle est habituée à enfermer sa pensée dans de piquantes et concises formules, comme lui à vibrer d’un patriotisme ardent.

À Sparte, en un mot, la femme mère et éducatrice est jugée aussi utile que l’homme à la société, et comme telle honorée. Aussi l’influence de la femme Spartiate est-elle considérable dans la famille et dans la cité. À l’aurore de Lacédémone, lorsque Lycurgue établit ses lois, les femmes, nous dit Plu-