Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/100

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grande ville. Réunies, elles souffriraient moins de la misère et seraient une proie moins facile pour le séducteur. Elle propose donc la fondation d’une « Réunion saint-simonniene, artiste et industrielle », où, sous le patronage de dames plus âgées, les jeunes ouvrières se réunissant mettraient leurs salaires en commun. Outre le vivre et le couvert, les associées recevraient un peu d’instruction, car des femmes d’une condition intellectuelle plus relevée, artistes ou institutrices, feraient partie de l’association et devraient faire part à leurs sœurs « de tous les trésors d’art, de science et d’industrie, qu’elles pourraient individuellement posséder ».

Mais, pense M. de Mauchamp, il y a des chances pour qu’il y ait encore longtemps des ouvrières séduites et abandonnées avec des enfants. La société se doit donc de donner aux filles-mères toutes les facilités possibles pour élever leur enfant. Aussi propose-t-il[1] la création, à côté de l’hospice

  1. La Gazette des Femmes, décembre 1836.