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propagateurs du second mouvement saint-simonien : Fourier, Cabet, Considérant, et la Gazette des Femmes. D’après Saint-Simon et ses disciples immédiats, l’homme et la femme sont, pour me servir d’expressions géométriques qui rendront bien leur pensée, non pas égaux, non pas identiques, mais complémentaires. L’homme n’est rien, la femme n’est rien ; seul le couple, formé d’un homme et d’une femme qui se complètent par leurs qualités opposées (l’homme représentant l’esprit et la femme la chair)[1], est une unité sociale indivisible, « une monade humaine[2] », pour employer l’expression de M. Dessignolle.

Dans ces conditions, aucune fonction sociale ne sera bien remplie par un seul individu, pas plus par une femme seule que par un homme seul. Il est nécessaire que, dans l’état de société parfait où « tout serait une fonction sociale[3] », toute fonction

  1. Vidal, apôtre, en prison, brochure saint-simonienne, p. 15.
  2. Dessignolle, le Féminisme dans le système de Ch. Fourier.
  3. La Femme libre, no 7.