Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/12

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Préexcellence du sexe féminin ; et, au seizième siècle, le doux Guillaume Postel rêvait le salut apporté au monde par les Très merveilleuses victoires des femmes. En plein dix-neuvième siècle, Saint-Simon et le père Enfantin, auxquels M. Abensour fait souvent allusion, continuèrent et reprirent cette tradition touchante, d’après laquelle notre sœur et notre compagne seraient les détentrices d’un message surhumain. Dans l’Ève nouvelle, j’ai rappelé l’expédition aventureuse des « Compagnons de la femme », qui a retenu aussi l’attention de notre jeune historien.

« Partout, disions-nous, on accueille leur imprévu délire soit par d’ironiques applaudissements, soit avec des pierres. Ils ne stationnent pas, traqués par la police autant que par les haines populaires. « À la Mère, à la Mère ! » tel est leur cri de ralliement qui brave le ridicule. Ils s’embarquent à Marseille, Barrault et ses douze compagnons. La Clorinde emporte ces étranges paladins. Ceux qui restent continuent la tournée méridionale. À Arles, c’est un triomphe ; à Tarascon, on les lapide : « Au Rhône ! » crie-t-on. À Lunel,