Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/143

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der le suffrage universel des femmes. Prenant pour base la Charte de 1830, comme son parti prendra pour base, en 1848, la loi du 1er  mars 1848, elle demande le droit de vote pour le pays légal des femmes. Encore dans ce pays légal même ne s’intéresse-t-elle qu’à une partie des femmes. Même pour celles-ci, elle n’exige pas absolument le vote direct. Il lui suffit que la femme ait le droit « de nommer un fondé de pouvoir spécial pour la représenter, tant dans les collèges électoraux que dans les conseils de la commune, du département et de l’arrondissement, pour y défendre ses droits et ses intérêts, comme elle pourrait le faire elle-même[1] ». Bien mieux, elle se contentera d’une simple reconnaissance théorique des droits de la femme. Que Louis-Philippe réponde ainsi à ses pétitions : « La Charte vous a reconnu des droits politiques ; mais il vous manque la capacité d’en faire usage… ; le temps n’est pas encore venu d’accorder aux femmes et aux prolétaires l’exercice de leurs droits.

  1. La Gazette des Femmes, numéro du 1er  novembre 1836.