Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/145

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nées ordinaires, quand ils atteignent la pensée ou les arts, ils abordent les mêmes régions ; les femmes en masse sont mères et nourrices, comme les hommes en masse sont laboureurs ou artisans… La question ainsi se simplifie pour les femmes… Si toutes sont libres et bien traitées, quelques-unes seulement parviendront avec les hommes à des postes et à des honneurs mérités. » Ce que Mme Allart demande, c’est donc bien toujours l’égalité de l’homme et de la femme, mais dans une oligarchie intellectuelle comme Mme de Mauchamp la réclamait dans un régime ploutocratique.

Quant aux autres féministes, ils sont plus réservés encore sur la question du suffrage des femmes. On peut supposer, sans avoir là-dessus de certitude, que Cabet admet, dans sa république icarienne, les femmes à l’assemblée générale du peuple ; laquelle, dit-il sans plus préciser, comprend la nation tout entière[1]. En tout cas il n’existe pas en Icarie de députées, et la cérémonie de la

  1. Cabet, Voyage en Icarie, chap. xiii.