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qu’elle comparut devant le tribunal, à la question sacramentelle du président : « Vous êtes accusée, qu’avez-vous à dire pour votre défense ? » elle répondit : « Avant toute chose, je demande à être assistée dans ma défense par mon amie Louise-Caroline de Villeneuve, ici présente[1]. Et, reprenant les arguments invoqués par tous ceux qui avaient demandé la femme avocate : « Aucun homme, dit-elle, ne peut avoir ma confiance entière, ni révéler en termes convenables les faits affreux, mais indispensables à faire connaître, pour prouver que je suis innocente. » Naturellement, le tribunal ne fit pas droit à sa demande ; mais l’avocat d’office qu’il lui imposa céda tout de suite la parole à sa cliente qui se défendit elle-même et réclama le droit d’être jugée par des femmes, « qui, dit-elle, sont les seuls juges naturels des femmes », ce que naturellement on ne lui accorda pas davantage.

En somme, presque tout ce qu’avaient tenté certaines femmes pour faire abou-

  1. La Gazette des Femmes, février 1838.