Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/177

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En 1836, une femme, Éléonore Brault, se trouva impliquée dans le complot de Strasbourg. La Gazette des Femmes demanda vivement pour elle des juges féminins. Éléonore Brault fut d’ailleurs acquittée avec ses coaccusés au commencement de 1837.

Enfin, en 1838, une femme, Laure Grouvelle, fut l’âme d’une conspiration républicaine. Fille du conventionnel Grouvelle, elle s’était signalée dès sa jeunesse par son zèle pour les bonnes œuvres. Liée avec les républicains, elle fut plus ou moins associée aux diverses tentatives insurrectionnelles du commencement du règne de Louis-Philippe, et, de 1830 à 1835, elle alla sans cesse « de la Force à Sainte-Pélagie, de Sainte-Pélagie à la Conciergerie, consolant les uns, rassurant les autres, apportant à tous un soulagement ou une espérance, et suppléant à la force physique qui lui manquait par l’excès de son zèle et l’énergie de sa volonté[1] ».

Liée avec Morey, l’un des conjurés de 1835, elle forma en 1838, avec Huber et

  1. Maillard, la Légende de la femme émancipée.