Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/218

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voulu avoir fait la Esmeralda, et Louis Viardot, qui s’était montré très sévère pour les premiers essais de Mlle Bertin, trouva la Esmeralda conçue suivant « un système sage et raisonnable, et digne d’une complète approbation[1] ». « La musique en est, dit-il, originale sans être bizarre et baroque. » Pourtant cet opéra ne fut joué qu’un petit nombre de fois. Il avait de très graves défauts ; mais les critiques qu’on lui adressa sont contradictoires. Alors que les contemporains voient en la Esmeralda des dispositions musicales naturelles, mais un manque de métier, Fétis trouve la musique bien faite[2], c’est-à-dire selon les règles, mais dépourvue d’imagination. Laquelle des deux critiques est juste ? Faute d’avoir eu entre les mains la Esmeralda, il m’a été impossible de résoudre cette grave question. En tout cas, cet échec découragea Mlle Bertin, qui ne fit dès lors que des ballades et des symphonies.

  1. Cité par la Gazette des Femmes, décembre 1836.
  2. Certains, il est vrai, attribuent l’orchestration à Berlioz.