Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/236

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toutes ses qualités féminines et n’aurait plus le temps de se consacrer exclusivement à l’amour, la seule occupation digne d’une femme. « Je ne comprendrai jamais ce qu’une âme d’homme peut avoir à faire avec une femme qui craint de manquer à la rigoureuse évocation de l’appel nominal ou de faire défaut au scrutin ; mauvaises excuses s’il en fut pour manquer un rendez-vous. » Je plaide, ajoute-t-il, « pour l’idéal des femmes, qu’on leur propose de sacrifier à une grossière réalité ». D’ailleurs, toute femme exerce plus d’influence à elle seule « qu’un pair de France ». C’est elle qui dirige en réalité le monde ; que va-t-elle parler d’esclavage ? Au milieu de toutes ces vieilles plaisanteries chères aux adversaires du féminisme, un seul argument sérieux : il est absurde de demander l’émancipation des femmes quand tous les hommes ne sont pas encore émancipés. Aussi fut-il facile à la Femme libre de réfuter, très courtoisement d’ailleurs, l’article de Charles Nodier. Plus tard, ses idées paraissent s’être légèrement modifiées. Dans la préface de la Biographie des Femmes