Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/292

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fait faire les cinq robes par cinq ouvrières, à qui elle donne 1 fr. 58 par jour, c’est-à-dire environ 15 francs, d’où, pour elle, 33 francs de bénéfice. »

Cette idée de la suppression des intermédiaires, qui est une idée essentiellement communiste, a été reprise et même réalisée avec succès par de nombreuses associations ouvrières dans la société contemporaine.

Pour que le sort des ouvrières fût définitivement amélioré, au relèvement des salaires produit par la création de ces différentes sortes d’atelier devrait correspondre un abaissement du prix des choses nécessaires à la vie de l’ouvrière ou de sa famille.

Les ouvrières mères devraient avoir leurs enfants reçus gratuitement dans la crèche la plus voisine de leur atelier[1]. À chaque atelier national devraient être adjoints « des restaurants nationaux ainsi que des buanderies et des lingeries nationales, où le peuple trouverait à bon marché des aliments sains

  1. On a vu plus haut (p. 265) que la garde d’un enfant prenait à une ouvrière près de la moitié de son gain.