Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/295

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réclamer le divorce, les femmes « s’appuient sur la religion, sur la morale, sur la justice et sur la nature ou le cœur humain ». Ces quatre points de vue sont, d’ailleurs, ceux auxquels se placent les adversaires du divorce pour les repousser.

D’abord, au point de vue religieux, les adversaires du divorce objectent qu’il est impie et sacrilège de dénouer une union qui a été nouée par Dieu lui-même et par conséquent ne peut être détruite que par lui. — Eh bien ! répond la Voix des Femmes, « Dieu ne peut bénir et lier indissolublement des époux mal assortis ou antipathiques ». D’ailleurs, seule la religion catholique réprouve le divorce et il est injuste de fusionner tous les Français sous le régime de la foi catholique.

Plaçons-nous maintenant sur le terrain de la morale. Le divorce, disent ses adversaires, est profondément immoral parce qu’il donne aux enfants le spectacle d’une désorganisation de la famille. — Ce qui est immoral, répondent les journaux féminins, c’est le spectacle donné aux enfants des luttes continuelles de leurs parents :