Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Nous ne savons, dit-elle au début, si, en fait d’aberrations étranges, le siècle où nous sommes est appelé à voir se réaliser à quelque degré celle-ci : l’émancipation des femmes. Nous croyons que non[1]. »

Le créateur, continue-t-elle, a voulu, quoi qu’en dise la Voix des Femmes, que l’une des moitiés de l’espèce humaine fût inférieure à l’autre. Le rôle de la femme est d’obéir, elle est vouée à « l’amour confiant, au dévouement obscur », et c’est beaucoup plus beau que « la femme électeur, la femme garde national…, la femme incomprise et révoltée ».

La réponse de la Voix des Femmes ne se fit pas attendre. Le 16 avril, parut un premier article où, sur un mode très ironique, elle s’étonnait qu’un journal intitulé La Liberté, pût émettre de semblables théories. Le 17 avril, une réplique plus sérieuse était faite par Jeanne Deroin : « Les arguments de la Liberté, dit cette dernière, ne sont pas sérieux et seraient mieux à leur place dans

  1. On voit que la Liberté parle à peu près comme parlaient avant 1848 les adversaires du suffrage universel.