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IV

Le troisième groupe féministe se distingue très nettement des deux précédents. À vrai dire, il est à peine (si l’on prend le mot féminisme dans l’acception qu’il a aujourd’hui) un mouvement féministe. Bien mieux, si le féminisme consiste à réclamer pour les femmes les mêmes droits politiques que pour les hommes et l’exercice des mêmes professions, alors on devra qualifier d’antiféministes les membres de ce groupe. Ses membres réclament seulement « l’émancipation morale de la femme » et revendiquent pour elle le droit d’écrire et de penser, non d’agir, comme les hommes.

Les organes de ce parti sont des journaux, tous pénétrés du même esprit, où l’on retrouve à peu près les mêmes collaborateurs et dont le premier en date est le Journal des Femmes, fondé en avril 1832 par Mme Fanny Richomme pour rendre les femmes « aptes à leurs devoirs de compagnes et de mères[1] »

  1. Le Journal des Femmes, no 1.