Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/66

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pendant deux ans, bien mieux, ait le droit de la tuer tandis que la femme n’a aucun recours contre l’époux infidèle et peut tout au plus, s’il entretient une maîtresse au domicile conjugal, lui faire infliger une amende de deux mille francs prise sur les biens de la communauté[1].

Tous les féministes ne sont pas d’ailleurs d’avis, comme George Sand et la Gazette des Femmes, que l’adultère est une chose de peu d’importance et qui ne mérite pas de sanction pénale. Cabet émet l’idée juste contraire. En Icarie, dit-il, l’adultère serait regardé comme un crime abominable et « le séducteur poursuivi de l’exécration publique, traité d’assassin par toutes les femmes, de voleur par tous les maris, et d’ennemi par toutes les familles[2] ». Cette contradiction apparente se résout fort bien si l’on considère que George Sand et Mme de Mauchamp se placent au point de vue de la société telle qu’elle existe et Cabet au point de vue d’une société idéale.

  1. La Gazette des Femmes, octobre 1836.
  2. Voyage en Icarie, chap. xiii.